Deux sur cinq, par Praline

Depuis le début de l’année, j’ai vu cinq films au cinéma. J’aurais aimé écrire un article à chaque fois, tant qu’ils étaient encore frais dans ma mémoire. Oui mais voilà, je ne l’ai pas fait, alors je vais compiler tout ça dans l’article d’aujourd’hui.
Le premier film que j’ai vu cette année a été… Roulements de tambour…

Premier contact, de Denis Villeneuve
Enfin ! Enfin ! Enfin un film de science-fiction avec des aliens mais qui n’oublie pas de nous parler des humains, et qui ne fait pas dans le spectaculaire. Premier contact est l’adaptation d’une nouvelle de Ted Chiang, que je n’ai pas lue. Ça commence bien, comme revue, non ? On y suit Louise Banks, une linguiste qui est recrutée par le gouvernement pour apprendre à communiquer avec les extra-terrestres après l’arrivée de ces derniers sur Terre. Pendant une grande partie du film, c’est l’incompréhension qui règne entre les humains et les nouveaux arrivants dont le système de pensée est bien éloigné du nôtre. Ce n’est pas un film d’action, et les moments les plus forts ne peuvent pas vraiment se raconter. D’autant plus que ça gâcherait la découverte finale, qui a permis à mon frère de se moquer de moi qui sanglotais dans mon fauteuil sans pouvoir m’arrêter, même quand le générique a démarré.
Source : Allociné
Les acteurs, Amy Adams et Jeremy Renner en tête, sont vraiment convaincants. Pendant longtemps, j’ai associé Amy Adams à son rôle dans Il était une fois (on a les références qu’on a), et j’ai eu du mal à la considérer avec sérieux. Mais avec ce film-là, aucun souci, elle m’a tout de suite embarquée dans son histoire. Et ça a été aussi le cas pour…

Nocturnal Animals, de Tom Ford
… dans lequel Amy Adams est également l’héroïne (z’avez vu la transition habile ?).
J’ai beaucoup, beaucoup hésité avant d’aller voir Nocturnal Animals. Il se trouve que le réalisateur, Tom Ford, a sorti en 2010 son premier film, qui tient depuis une place particulière dans mon cœur. A Single Man est sans conteste un de mes films préférés, et j’en ai parlé plusieurs fois ici, notamment grâce à sa très belle musique. Quand j’ai appris que Tom Ford travaillait à son deuxième film, avec des acteurs que j’aime beaucoup (Amy Adams donc, mais aussi Jake Gyllenhaal et mon chouchou Michael Shannon), j’ai été plus qu’enthousiaste. Pour ce qui est du synopsis, Amy Adams joue Susan, une galeriste réputée dont la vie est une suite de succès mais qui ne parvient pas à être heureuse. Elle reçoit un jour le manuscrit d’un roman écrit par son ex-mari, dans lequel deux des personnages ressemblent étrangement au couple qu’elle formait avec l’auteur. A mesure que le film avance, on assiste parallèlement à l’impact de cette lecture sur Susan, et au déroulement de l’intrigue du livre, comme un film dans le film.
Source : Allociné
 L’ensemble est pour le moins glaçant et met terriblement mal à l’aise. Je ne me souviens pas avoir vu d’indications particulières, mais ce n’est pas franchement un film tout public. Formellement, pour autant que je puisse en juger, le film est très bien ficelé et, une fois de plus, les acteurs sont impeccables. Les allers-retours entre le livre et la réalité sont bien dosés, et l’atmosphère est particulièrement soignée. Pour moi, le personnage de Susan manque seulement de réalité en ce qu’elle est toujours parfaitement apprêtée, mais c’est simplement parce que je n’accroche pas à cette esthétique glamour.
Source : Allociné
Le film a été assez critiqué, mais on ne peut nier qu’il est puissant. Une scène, notamment, dans le premier tiers du film, est incroyablement bien écrite et filmée. Je ne savais plus où me mettre en la voyant : elle donne envie de hurler aux personnages qu’ils sont en danger (ce dont ils se doutent assez rapidement), et en même temps on se dit que c’est trop horrible, et que ça ne peut pas se passer comme on sait que ça va se passer. Manque de pot, la tension et l’horreur ne font que monter, comme dans une cocotte-minute. Rien que pour cette scène, je trouve que le film est à la fois très bon et éprouvant psychologiquement.

Paterson, de Jim Jarmusch
Si j’avais su, j’aurais été voir Paterson juste après. Il se trouve que l’ai vu un peu avant, mais c’est l’antidote idéal après un film dur comme Nocturnal Animals. Paterson était également attendu au tournant, après le film précédent de Jim Jarmusch : Only Lovers Left Alive, un des grands coups de cœur de 2014 (dont je parlais ici).
Source : Imdb
Paterson (sorti en décembre 2016 mais vu en janvier 2017) est la simplicité faite film : il passe à deux doigts de l’ennui, mais en ce qui me concerne il n’y est jamais tombé. Il aura fallu attendre la moitié du film pour que j’arrête de me faire peur toute seule en pensant que quelque chose d’affreux allait se passer. Rassurez-vous, il ne se passe rien d’affreux. Les mauvaises langues diront qu’il ne se passe rien du tout, ce à quoi je répondrai : c’est pas faux. Mais là n’est pas la question. Le film suit Paterson, joué par le très juste Adam Driver, qui est chauffeur de bus à Paterson et poète à ses heures perdues. Sachant que conducteur se dit « driver » en anglais, ça fait beaucoup de répétitions : Paterson, played by Adam Driver, is a bus driver in Paterson. Certes. Prenons cela pour une volonté de Jim Jarmusch de ne pas nous fatiguer le cerveau. On sort de Nocturnal Animals, rappelez-vous. Il nous faut du simple, du quotidien, du tendre aussi, et de la poésie, le tout suffisamment bien mélangé pour qu’on ne distingue plus où commence la poésie et où s’arrête le quotidien. Un film pour se reposer les yeux, les oreilles, et le cœur.

Tous en scène, de Garth Jennings
Je suis allée voir Tous en scène après quelques jours assez stressants, et le film s’est révélé tout à fait approprié. C’est The Voice, avec des animaux mignons (mention spéciale au groupe kawaï-pop de petites renardes). Je me suis bien amusée sur le moment, ne gâchons pas notre plaisir, mais en sortant de la salle de cinéma, je ne voyais plus que les défauts. Tant pis, j’ai passé un moment agréable et c’est tout ce qui compte. (Pour les curieux, je regrette surtout le scénario cousu de fil blanc et les prestations tellement impeccables qu’on n’y croit pas.)
Source : Allociné
Ah oui, au fait, c’est l’histoire d’un koala qui organise un concours de chant.

La La Land, de Damien Chazelle
Enfin ! Enfin j’ai vu La La Land ! Bon, ç’aurait été encore mieux si le film m’avait vraiment plu, mais on ne peut pas tout avoir. Parce que non, je n’ai pas été convaincue. Comme Tous en scène, c’est assez agréable sur le moment, mais ça ne laisse pas de souvenir impérissable. Emma Stone est parfaite dans son rôle. Si seulement Ryan Gosling avait montré un peu plus de motivation ! J’avais constamment l’impression qu’il ne croyait pas à son personnage, et du coup je n’y ai pas cru non plus. C’est pourtant rare pour moi de remarquer que je n’aime pas la façon dont un acteur joue, mais malheureusement je ne suis pas atteinte de ryan-goslinguite aiguë. J’ai pourtant fait un effort et regardé Crazy, Stupid, Love, où il était bien mieux, mais c’était peut-être simplement ses abdos, plutôt que lui. Je dévie.
Source : Allociné
Dans l’ensemble, j’ai trouvé La La Land assez scolaire, et propret, alors que j’aurais aimé autre chose. La perfection ne m’intéresse pas, et d’ailleurs j’ai apprécié que les deux héros soient un chouia raides quand ils dansent (dit celle qui ne peut pas faire un tour sur elle-même sans se casser la figure) et qu’ils n’aient pas des voix dignes de Broadway.
Source : Allociné
L’une des chansons d’Emma Stone ne m’a pas loupée. J’ai à peine eu le temps d’entendre deux phrases et trois notes avant de fondre en larmes, et à chaque fois que je m’interrompais pour respirer, une nouvelle phrase venait en rajouter une couche. Je ne m’y attendais pas, étant donné l’enthousiasme mitigé qu’avait soulevé le film jusque-là. Et le pire, c’est qu’un petit peu plus tard dans le film, à un moment loin d’être triste, j’ai repensé à la chanson et je suis repartie pour un tour. Je suis encore toute émue d’y repenser. Rien que pour cette belle chanson, je ne regrette pas d’avoir vu le film. Le morceau principal, « City of Stars », est vraiment joli, et il est bien utilisé dans le film : il revient à plusieurs reprises, mais toujours avec des variations, ce qui fait qu’on n’entend jamais vraiment la même chanson.


Voilà pour les films vus au cinéma depuis le début de l’année ! Vous noterez que je n’ai pleuré que pour deux films sur cinq, ce qui avait déjà été ma moyenne pour les cinq derniers films de 2016. Il semblerait que ce soit ma vitesse de croisière. Les paris sont ouverts pour les cinq prochains films !

J'ai lu : A Song for Arbonne (de Guy Gavriel Kay), par Praline

Cela faisait un petit bout de temps que j'avais repéré ce livre, sans en avoir beaucoup entendu parler.
A force de le voir resurgir par-ci par-là, il était temps que je le découvre. Je n'ai pas l'impression que l'auteur, Guy Gavriel Kay, soit très connu en France. Il existe une traduction, mais cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de roman en anglais, et ça me manquait.
Quand j'ai lu le petit résumé biographique au début du roman, j'ai compris pourquoi c'était simplement le destin que je lise son livre : ce monsieur a tout simplement aidé Christopher Tolkien, fils de J.R.R. Tolkien, lors de la publication du Silmarillion. Rien que ça. Et j'ai été d'autant plus satisfaite, en commençant à lire A Song for Arbonne, de constater que ce n'était absolument pas un ersatz du Seigneur des Anneaux. L'auteur développe un monde qui lui est propre, et que j'ai pris plaisir à découvrir dans cette histoire en un seul volume.

Source : le site non officiel de l'auteur, http://brightweavings.com/ggk/

Le récit suit plusieurs personnages, dont Blaise, un mercenaire, et Lisseut, une troubadour, alors que chacun vit sa vie et essaye de se faire une place dans le royaume d'Arbonne. Selon le peu que j'avais lu sur ce livre, l'auteur s'était fortement inspiré de la Provence médiévale et des codes de l'amour courtois.
C'est effectivement une tradition qui infuse le texte : les troubadours sont au cœur de l'histoire qui se déroule dans une région ensoleillée et verdoyante. Lire certains passages réchauffent vraiment le cœur, tant l'auteur a l'art d'évoquer la sensation délicieuse du soleil sur la peau, et la clarté de l'atmosphère.

Le roman est divisé en quatre parties, une par saison, en commençant par le printemps. Chacune voit les personnages évoluer au gré de l'histoire plus vaste que la région d'Arbonne écrit avec les pays voisins, notamment le Nord belliqueux qui veut l'envahir.
Certes, le roman n'échappe pas à certains clichés (les femmes sont toutes belles, par exemple, et les méchants sont très méchants). Le style élaboré se fait souvent assez pompeux et quelques effets sont faciles, mais l'écriture est aussi très évocatrice l'atmosphère est très bien rendue.
Le personnage principal évolue beaucoup au fil de l'histoire, et les personnages secondaires ne sont pas en reste. Ils ne sont pas trop nombreux (j'ai tendance à être vite perdue, mais là j'ai suivi les intrigues politiques sans trop de difficulté) et, pour plusieurs, très attachants.

En y repensant, j'ai eu du mal à entrer dans le livre. Le prologue m'a déroutée, notamment parce que je n'avais pas lu en anglais depuis plusieurs mois, et qu'il m'a fallu un peu de temps pour comprendre qui était qui (ce qui ne devrait poser aucun problème à n'importe quel lecteur). Une fois que tout était clair dans ma tête, je me suis mise, sans m'en rendre vraiment compte, à beaucoup apprécier ma lecture.
Et quand l'atmosphère s'est faite plus sombre, j'ai ressenti particulièrement ce calme avant la tempête que l'auteur décrit si bien. C'est en m'imaginant que certains personnages risquaient de ne pas survivre à la fin du roman que je me suis rendue compte à quel point je m'y étais attachée.


En bonus, un extrait presque sans spoiler qui m'a beaucoup plu. Il se situe dans la partie "Automne" :
She sat down carefully in a recessed window seat to listen. The stone bench was cushioned, for which she was grateful. She reached over and unlatched the window. It was of stained glass, etched wonderfully with the image of a green island in the sea. The breeze came in, and through the window she could see the unfiltered light of the blue moon. They called it Riannon here for the goddess, not Escoran for the god. Because of that difference, she reflected, Arbonne was to be destroyed.
After a moment she rejected the thought: too simple an argument and conclusion. Nothing was that simple in the world.
She could hear the river running below in the darkness, making a soft, continuous murmur beneath the singing of the joglar. It was cool tonight on the isle of Barbentain; Rosala wrapped the woollen robe they had given her more closely about herself.

Des astuces de grand-mère contre le rhume, par Praline

Les températures baissent, la luminosité aussi, on ressort les écharpes... Pas de doute, l'automne s'est bien installé. Et avec lui, les inéluctables microbes.
A la maison, cela fait une grosse semaine que je rase les murs pour échapper à la contamination. Mais depuis deux jours que ma gorge commence à me faire mal, je dégaine l'artillerie lourde.
Le matin, un demi-citron pressé dans de l'eau tiède une vingtaine de minutes avant de petit-déjeuner. Ce n'est pas spécifiquement contre les rhumes : cela permet de mieux assimiler les vitamines.
Entre les repas, je me tourne vers la méthode miracle contre le mal de gorge, qui implique deux ingrédients incontournables : du miel et de l'huile essentielle de tea tree.



Cette huile est parfaite dans de nombreuses situations :
- l'été, elle soulage les piqûres de moustique (prévoir un test avant, car l'huile entre en contact avec la peau et certains peuvent développer une réaction).
- quand le rhume est installé, faire tomber deux ou trois gouttes sur un mouchoir et garder près de son oreiller pour déboucher le nez pendant le sommeil.

Avant d'en arriver là, pour prévenir le développement du rhume, mélanger deux gouttes d'huile essentielle de tea tree (pas plus! c'est très fort!) à une grosse cuillère à café de miel.



Déguster le mélange par petits bouts pour que la gorge s'en imprègne. Alors non, ce n'est pas très bon, mais pour tout vous dire, à force d'utiliser cette huile essentielle et de constater ses miracles, j'apprends à aimer son odeur fraîche.

Et pour les jours où vous êtes au fond du trou, où vous avez l'impression d'avoir la grippe, faites-vous une bonne infusion ou un thé gingembre-citron.
Les deux que j'ai essayés, de la marque Løv (le thé) et Clipper (l'infusion ci-dessous), sont très doux et agréables quand on se sent patraque.



Pour preuve, j'ai passé quatre semaines à être malade comme un chien au mois de mars dernier (genre, vraiment malade) et j'ai passé mon temps à siroter cette infusion alors que presque tout le reste me dégoûtait.

Voilà, j'espère que vous passerez à travers les microbes, ou sinon, que vous testerez ces recettes de grand-mère! Contre le mal de gorge, je n'ai encore trouvé rien de mieux que le mélange miel-tea tree.

Les muffins aux myrtilles, par Praline

Longtemps je me suis couché de bonne heure j'ai cherché la recette parfaite des muffins à la myrtille.
La plupart des recettes disaient de mélanger d'un côté les liquides, de l'autre les poudres, et ensuite de les assembler sans trop remuer pour laisser des grumeaux. J'ai toujours eu un problème avec ça. Impossible de laisser des grumeaux dans une pâte.
Du coup, j'obtenais toujours des muffins secs, sans compter les deux fois que j'ai utilisé des myrtilles surgelées et que mes gâteaux se sont retrouvés verts à cause du mélange de la pâte jaune et du jus bleu de myrtille.
La couleur ne me dérange pas, mais il faut bien avouer que ça peut surprendre.
Je désespérais vraiment d'obtenir les muffins de mes rêves, bien aérés, presque mousseux.
Eh bien je suis ravie de déclarer cette époque révolue, parce que j'ai trouvé le truc! Enfin, une blogueuse l'a trouvé et Pinterest a fait le reste.
Finalement, l'astuce était toute simple : plutôt que se compliquer avec une pâte qu'il faut remuer trois fois dans le sens des aiguilles d'une montre, laisser reposer vingt-trois minutes puis remuer deux fois et demie dans le sens contraire...
On peut simplement utiliser une base de gâteau au yaourt! Au moins on est sûr d'obtenir une consistance bien moelleuse.
Et la cerise sur le muffin, c'est que la recette de cette gentille blogueuse inclut un petit crumble à répartir sur les muffins et qui les rend absolument irrésistibles!
Résultat : une pâte moelleuse, des myrtilles juteuses, et un petit croustillant sur le dessus... Voilà, maintenant tout le monde a faim, ne me remerciez pas.
Hop hop, la recette se trouve ici, mais il suffit de prendre votre recette de gâteau au yaourt préférée, d'y ajouter des myrtilles et de faire un petit crumble.


Recette :

1 pot de yaourt
2 pots de sucre
3 pots de farine avec 1/2 sachet de levure chimique
2 œufs
1/2 pot d'huile
1 pincée de sel

Mélanger les ingrédients dans l'ordre et remplir des moules à muffins aux trois quarts. Ajouter cinq ou six myrtilles.

25 gr. de beurre légèrement mou
30 gr. de farine
20 gr. de cassonade

Mélanger les ingrédients à la main / à la fourchette / à la cuillère de sorte à obtenir un crumble. Répartir sur les muffins.

Enfourner le tout à 180°C pendant 15 à 20 minutes pour que les muffins soient bien dorés.


Dans ma bibliothèque, épisode 5, par Praline

Je profite de ma lancée, avec l'article d'il y a deux semaines, pour continuer la liste de mes lectures plus ou moins récentes.

La belle découverte

The Name of the Wind, de Patrick Rothfuss
Je n'avais jamais entendu parler de ce roman avant que plusieurs personnes me le recommande quand je leur disais que je ne trouvait pas grand chose à lire dans le domaine du fantastique après Robin Hobb.
A chaque roman, je regrettais que l'auteur ne prenne pas plus le temps d'installer son récit et surtout, ne soigne pas mieux ses personnages. C'est par exemple l'impression que j'ai eu en lisant Le Crépuscule des Elfes, où plusieurs noms sont piqués sans vergogne à Tolkien (à partir de là c'était perdu d'avance) et où les personnages manquent cruellement de consistance.
La quatrième de couverture ne me parlait pas plus que cela (heureusement, me direz-vous). Le héros y vante ses exploits plus extraordinaires les uns que les autres, et ce n'est pas vraiment ce que je cherchais.
Heureusement que je l'ai quand même ouvert! Dès les deux pages du prologue, j'ai compris que j'étais tombée sur une pépite. De la simple description d'une taverne, l'auteur écrit un texte complètement hypnotique où il prend le temps d'installer une ambiance feutrée et silencieuse. A mille lieux des dragons cracheurs de feu et des quêtes des héros sans peur et sans reproche.
Le roman se découpe en deux époques, celle où le narrateur raconte son histoire à un chroniqueur, et l'histoire elle-même, où on suit le héros pendant sa petite enfance jusqu'à son adolescence (pour le tome 1, je n'ai pas encore lu la suite).
Le tout est très, très bien écrit, et donne sérieusement envie de lire la suite.

Le plaisir coupable

Cœur d'Encre, de Cornelia Funke

Oui, ce livre est destiné aux lecteurs d'une dizaine d'années. Même pas peur. Et pour tout avouer, l'envie de le lire est venue du film, parce que oui, Cœur d'Encre avec Brendan "La Momie" Fraser, c'est un régal. Déjà, le reste du casting : Paul Bettany, Andy Serkis, Helen Mirren.
Ensuite, il est question de livres. De beaucoup de livres. Certes, des fois c'est maladroit, mais c'est typiquement un film de Noël, à regarder pour se faire plaisir.
Le livre est vraiment bien adapté. Je l'ai lu après avoir vu le film, mais les éléments essentiels sont tous là, avec bien sur des développements que le cinéma ne permet pas.
L'histoire? On suit une jeune fille qui vit seule avec son père, sa maman ayant disparu quand elle était petite. Les deux passent leur temps à déménager pour des raisons mystérieuses. A chaque ville où ils se rendent, le père, Mortimer, visite toutes les librairies à la recherche d'un livre qui semble ne rien avoir d'extraordinaire, sauf qu'il est introuvable.
Un jour, ils croisent la route d'une ancienne connaissance de Mortimer, l'étrange Doigt de Poussière, et à partir de là les péripéties et les rencontres s'enchaînent, avec toujours ce livre dans le livre, Cœur d'Encre.

Les relectures

Un de mes plus grands défauts et d'avoir une mémoire de poisson rouge. Cela me permet en revanche de relire un livre (presque) comme si c'était la première fois, ce dont j'ai profité à plusieurs reprises ces derniers temps.

Rosa Candida, d'Audur Ava Olafsdottir
Je cherchais un livre qui fait du bien à conseiller à une amie, et c'est à celui-là que j'ai pensé en premier. Enfin, auquel j'ai pensé tout court, parce qu'en réfléchissant bien, j'ai eu beaucoup de mal à trouver des idées de romans-qui-font-du-bien.
Rosa Candida a eu beaucoup de succès à sa sortie, justement parce que c'est tendre, très tendre. Le début du roman est plutôt triste, mais cela rend la suite d'autant plus attachante.
Le héros est jeune et un peu paumé, il s'apprête à quitter son pays d'origine pour accepter un emploi de jardinier dans un monastère. Sa passion, ce sont les plantes, et en particulier les roses, dont le roman tire son titre.
Le tout est une célébration des petits bonheurs et de l'attention aux choses qui nous entourent. Une lecture à déguster, entre rires et larmes.

Le Bizarre Incident du Chien pendant la Nuit, de Mark Haddon
Un autre livre qui a eu beaucoup de succès, et pour de bonnes raisons, et notamment la voix si particulière de son narrateur, Christopher, adolescent autiste. Le lecteur est plongé au cœur de ses pensées et de sa vision du monde à la fois naïve, juste, très pure, et à côté de la plaque.
C'est un roman qui se dévore et qui nous fait voir notre quotidien sous un autre jour. Christopher décide d'enquêter sur le meurtre du chien de sa voisine d'en face, et de raconter ses découvertes dans un roman, qui est écrit comme au fil de la plume, sans détours.
Il n'est pas ici question de longues descriptions, d'élaboration de scénario compliqué ou d'atmosphère exotique. C'est le quotidien d'un jeune Anglais qui ne voit pas la vie comme les autres, et qui a beaucoup à nous apprendre.

Le calendrier d'octobre, par Praline

Chose promise, chose due : le mois d'octobre s'approche, et voilà le calendrier fait maison!
Je tente une présentation un chouia différente, et deux versions : l'une avec de petites cases et plein de place pour une liste, et l'autre avec des cases un peu plus grandes mais moins lignes en-dessous.

N'hésitez surtout pas à suggérer des améliorations pour la versions de décembre, je suis tout ouïe!

Dans ma bibliothèque, épisode 4, par Praline

J'avais prévu de faire des articles réguliers sur mes lectures, mais il semblerait que ce ne soit jamais vraiment arrivé : depuis le début de l'année, je n'ai pas beaucoup parlé lecture. Et pourtant, hier j'ai fini mon trente-et-unième livre de l'année! Ça me paraît énorme, comme ça, mais d'une, je n'ai pas le sens des proportions, et de deux, il y avait quelques romans tout petits dans le tas.
BREF. Il est temps de faire un point, dans le désordre le plus complet, sur mes coups de cœur et mes déceptions, car il y en a eu.

Le livre d'anticipation

Un Éclat de givre, d'Estelle Faye
Ce n'est rien de dire que je lis rarement des romans d'anticipation. Celui-là me titillait pourtant depuis plusieurs mois à la librairie grâce à sa couverture, plutôt alléchante : une vue de Montmartre en ruine, avec de la végétation qui grimpe sur le bâtiment.
Quand je l'ai vu à la bibliothèque, je me suis dit que c'était le destin et je l'ai emprunté. Grand bien m'en a pris!
Je conseille fortement ce livre si la canicule vous manque, parce que l'histoire se passe dans un Paris assommé par une chaleur tropicale, et l'auteure parvient parfaitement à restituer cette atmosphère étouffante et torride. On y suit un héros jeune (il a un peu plus de vingt ans) mais déjà désabusé et bien abîmé par la vie, qui se travestit et chante dans des bars un peu miteux.
Pour ce qui est de l'histoire, je dirais que ce n'est pas ce que j'ai le plus retenu de ce livre (je l'ai lu en début d'année, alors j'ai oublié pas mal d'éléments), mais je retiens le mystère, et surtout l'atmosphère. Il y a une petite touche de fantastique bienvenue, et l'ensemble est glauque sans être désespérant. Pour une fois, j'ai apprécié de connaître un peu le terrain, puisque l'histoire se passe dans un Paris qui a certes bien changé, mais dont les rues sont toujours les mêmes : on visite le Quartier Latin, l'Île de la Cité, et bien entendu la colline de Montmartre, où l'on croise pas mal de victimes d'une nouvelle drogue qui circule en ville et qui rend les personnes insensibles à tout et notamment à la chaleur pourtant pesante.

Le classique inattendu

Mémoires d'Hadrien, de Marguerite Yourcenar
Un matin, au moment de me réveiller, j'ai eu l'intuition qu'il fallait que je lise ce livre.  Allez savoir pourquoi, peut-être que j'ai rêvé de mes cours de latin de collège-lycée où Hadrien était mon empereur préféré (chacun avait le sien, non?).
Alors oui, c'est de la vraie littérature, avec des phrases longues pleines de mots dedans, des digressions et des réflexions un peu abstraites. On est après tout plongé dans les pensées et les sentiments d'un empereur romain.
Mais au-delà de l'empereur, dont il est bien sûr question, l'auteur(e) s'attache avant tout à l'homme et c'est vraiment fascinant. 

Le retournement de situation

Wuthering Heights (Les Hauts de Hurlevent), d'Emily Brontë
Je me souviens avoir dévoré ce classique de la littérature anglaise il y a quelques années, happée par l'atmosphère sombre et romantique qui entoure Heathcliff et Catherine.
A mon grand regret, je me suis ennuyée comme un rat mort lors de la relecture, où je me suis rendue compte que les personnages étaient tous plus antipathiques les uns que les autres.