J'ai lu : A Song for Arbonne (de Guy Gavriel Kay), par Praline

Cela faisait un petit bout de temps que j'avais repéré ce livre, sans en avoir beaucoup entendu parler.
A force de le voir resurgir par-ci par-là, il était temps que je le découvre. Je n'ai pas l'impression que l'auteur, Guy Gavriel Kay, soit très connu en France. Il existe une traduction, mais cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de roman en anglais, et ça me manquait.
Quand j'ai lu le petit résumé biographique au début du roman, j'ai compris pourquoi c'était simplement le destin que je lise son livre : ce monsieur a tout simplement aidé Christopher Tolkien, fils de J.R.R. Tolkien, lors de la publication du Silmarillion. Rien que ça. Et j'ai été d'autant plus satisfaite, en commençant à lire A Song for Arbonne, de constater que ce n'était absolument pas un ersatz du Seigneur des Anneaux. L'auteur développe un monde qui lui est propre, et que j'ai pris plaisir à découvrir dans cette histoire en un seul volume.

Source : le site non officiel de l'auteur, http://brightweavings.com/ggk/

Le récit suit plusieurs personnages, dont Blaise, un mercenaire, et Lisseut, une troubadour, alors que chacun vit sa vie et essaye de se faire une place dans le royaume d'Arbonne. Selon le peu que j'avais lu sur ce livre, l'auteur s'était fortement inspiré de la Provence médiévale et des codes de l'amour courtois.
C'est effectivement une tradition qui infuse le texte : les troubadours sont au cœur de l'histoire qui se déroule dans une région ensoleillée et verdoyante. Lire certains passages réchauffent vraiment le cœur, tant l'auteur a l'art d'évoquer la sensation délicieuse du soleil sur la peau, et la clarté de l'atmosphère.

Le roman est divisé en quatre parties, une par saison, en commençant par le printemps. Chacune voit les personnages évoluer au gré de l'histoire plus vaste que la région d'Arbonne écrit avec les pays voisins, notamment le Nord belliqueux qui veut l'envahir.
Certes, le roman n'échappe pas à certains clichés (les femmes sont toutes belles, par exemple, et les méchants sont très méchants). Le style élaboré se fait souvent assez pompeux et quelques effets sont faciles, mais l'écriture est aussi très évocatrice l'atmosphère est très bien rendue.
Le personnage principal évolue beaucoup au fil de l'histoire, et les personnages secondaires ne sont pas en reste. Ils ne sont pas trop nombreux (j'ai tendance à être vite perdue, mais là j'ai suivi les intrigues politiques sans trop de difficulté) et, pour plusieurs, très attachants.

En y repensant, j'ai eu du mal à entrer dans le livre. Le prologue m'a déroutée, notamment parce que je n'avais pas lu en anglais depuis plusieurs mois, et qu'il m'a fallu un peu de temps pour comprendre qui était qui (ce qui ne devrait poser aucun problème à n'importe quel lecteur). Une fois que tout était clair dans ma tête, je me suis mise, sans m'en rendre vraiment compte, à beaucoup apprécier ma lecture.
Et quand l'atmosphère s'est faite plus sombre, j'ai ressenti particulièrement ce calme avant la tempête que l'auteur décrit si bien. C'est en m'imaginant que certains personnages risquaient de ne pas survivre à la fin du roman que je me suis rendue compte à quel point je m'y étais attachée.


En bonus, un extrait presque sans spoiler qui m'a beaucoup plu. Il se situe dans la partie "Automne" :
She sat down carefully in a recessed window seat to listen. The stone bench was cushioned, for which she was grateful. She reached over and unlatched the window. It was of stained glass, etched wonderfully with the image of a green island in the sea. The breeze came in, and through the window she could see the unfiltered light of the blue moon. They called it Riannon here for the goddess, not Escoran for the god. Because of that difference, she reflected, Arbonne was to be destroyed.
After a moment she rejected the thought: too simple an argument and conclusion. Nothing was that simple in the world.
She could hear the river running below in the darkness, making a soft, continuous murmur beneath the singing of the joglar. It was cool tonight on the isle of Barbentain; Rosala wrapped the woollen robe they had given her more closely about herself.

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