J'ai vu : La Tortue Rouge, par Praline

Attention chef-d'oeuvre!
Difficile de savoir par où commencer pour parler de La Tortue Rouge.
C'est un dessin animé franco-belge produit, entre autres, par le Studio Ghibli. On y suit l'histoire d'un homme qui s'échoue sur une île déserte et apprend à y vivre.
Résumé comme ça, cela semble un peu sec. Mais si vous avez bien suivi, j'ai quand même parlé de chef-d'oeuvre, alors, vous me demanderez : où naît la magie? Eh bien c'est une question que je me pose encore.

Source : Allociné

Les trois adjectifs qui qualifient le mieux (à mon avis) ce petit bijou sont : simple, pur et essentiel. Je n'avais jamais vu de long-métrage (dessins animés et films confondus) qui atteigne à ce point l'épure. Le dessin est réduit à l'essentiel, il n'y a aucun trait superflu. Au risque de faire fuir tout le monde, je précise que les yeux, par exemple, sont réduits à deux points. La "caméra" ne gigote pas dans tous les sens. La musique est présente, avec un thème principal qui se décline, enflant et refluant comme la marée, mais elle sait aussi se faire oublier ou se limiter à une ambiance sonore qui amplifie l'atmosphère du moment.
Jusque là, on aurait presque l'impression d'un film zen. Sauf que voilà, on se rend compte au bout d'un moment que ce film déborde d'émotions et d'amour. Je me suis sentie comme submergée par une vague de confiance (non, les métaphores marines ne sont pas terminées).
Il y a tant d'amour qui se dégage de l'histoire toute simple de cet homme que les mots sont inutiles. Et le réalisateur l'a bien compris puisque le film est quasiment muet.

Source : Allociné

Alors, je vous épargnerai mes craintes à l'idée d'un dessin animé muet (j'ai été traumatisée, et le mot est faible, par Les Triplettes de Belleville, c'est une autre histoire), mais ici on n'y fait pas attention. Le film se déroule en douceur, avec quelques moments inévitables de tension.
Grâce à cette absence de paroles, et à la belle simplicité des images (j'étais tentée de parler d'économie de moyens, mais la délicatesse du travail de l'eau par exemple a dû demander énormément de travail), le film atteint une universalité absolue. Cela va plus loin que "il n'y pas de paroles, donc pas besoin de traduction". Les thèmes abordés touchent tout le monde sans exception, d'autant plus que l'histoire est intemporelle : aucun élément ne vient l'ancrer dans une époque en particulier.
Au final, La Tortue Rouge se fraie un chemin sans détours, droit vers le cœur du spectateur. Certains pourront peut-être trouver le début un peu long, mais peut-on parler de longueur dans un film d'une heure vingt?

Source : Allociné

Oui, j'ai pleuré, parce que je n'avais jamais vu de film aussi tendre et essentiel, d'une pureté parfaite, qui transmet tant d'amour et de confiance.
Ce qui est plus inhabituel encore, c'est que j'ai pleuré à l'idée que le film allait se terminer. J'étais si bien dans mon fauteuil de cinéma, entouré de tant d'énergie positive et de sérénité, que je n'envisageais pas que les lumières puissent se rallumer.
Si jamais le film passe près de chez vous, je vous encourage vivement à le voir sur grand écran, car vous gagnerez encore plus à être plongé sans aucune distraction dans l'univers de La Tortue Rouge.

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